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Carnet de voyage d’un Lyonnais au Sénégal – Dakar
Dans ce carnet de voyage, nous allons suivre Jérôme au Sénégal. Jérôme est un grand vadrouilleur, il aime partir à la découverte de nouvelles contrées dès qu’il a un peu de temps libre ! Pour notre plus grand bonheur, il partage avec nous son carnet de voyage. Dans cette première partie, il nous parle de Dakar, la capitale du Sénégal et ses 3 millions d’habitants.
Mon carnet de voyage au Sénégal
Adepte des voyages à l’étranger, j’ai eu la chance d’ajouter le Sénégal à ma liste l’hiver dernier. Je voulais passer 15 jours au soleil sans partir trop loin. J’ai choisi le Sénégal car il y a des vols pas trop chers – 500€ aller/retour – au départ de Lyon et surtout le décalage horaire est faible (2h en hiver). On peut profiter de son séjour, sans passer par la case « je me remets du voyage ».
J’ai donc rempli mon grand sac à dos et direction l’aéroport de Saint Exupéry. J’ai opté pour la compagnie portugaise (la TAP) 6h30 de vol avec une escale d’une heure à Lisbonne. Je n’ai pas vu passer le voyage ! Avant d’atterrir, on découvre une ville illuminée, une grande statue au loin… C’est vraiment beau.
« Mesdames, Messieurs, nous venons d’atterrir à l’Aéroport international Léopold-Sédar-Senghor de Dakar, la température extérieure est de 25°, il est 23 heures, heure locale… »
YES ! Finie la fraîcheur lyonnaise, bonjour la chaleur et l’humidité dakaroise ! L’ami d’un ami – oui oui, j’aime voyager comme ça : Rencontrer les amis d’amis locaux, qui pourront me faire découvrir leur pays ! – Donc, cet ami d’ami, qui s’appelle Babacar, m’attendait à la porte de sortie. Nous avons pris un taxi direction les « Parcelles Assainies Unité 15 », c’est un arrondissement de Dakar. Un endroit parfait, car ce n’est pas en plein centre de la ville, mais à proximité et le quartier est situé en bord de mer.
Dakar
Dakar est une ville en constante effervescence, de jour comme de nuit. J’ai constaté que Dakar n’a rien à envier aux grandes villes françaises en terme de monuments. Ils ont leur place des Terreaux à l’image de La place de l’Indépendance, leur Fourvière avec la Cathédrale du Souvenir africain, leur musée Gadagne avec le Musée Théodore-Monod d’art africain, et un monument qui est même plus grand que la statue de la Liberté ! Je ne l’ai pas cru quand on m’en a parlé, mais j’ai eu l’opportunité de me rendre au pied du Monument de la renaissance africaine et c’est impressionnant. On peut même se rendre grâce à un ascenseur dans l’une des têtes de la statue et découvrir Dakar en étant à 50 mètres du sol !
Ce que j’ai le plus aimé à Dakar ?
J’ai aimé voir les pêcheurs le matin, tous alignés, tirant de toutes leurs forces pendant des heures pour ramener les filets sur le rivage…
J’ai aimé découvrir, au détour d’une porte comme toutes les autres, un marché couvert où se négocie viandes, légumes, tissus, cosmétiques, électroniques, dans un immense bazar plutôt très bien organisé ! – quand on connait bien sûr.
J’ai adoré manger d’excellents plats pas chers – 1 500 CFA soit 2,30€ – acheter des oranges pelées à un jeune marchand sur le bord de la route, sauter dans les cars rapides pour explorer la ville, voir les enfants jouer aux billes ou au foot en bas de chez eux…
J’ai adoré aussi prendre mon temps pour discuter avec les gens, à l’ombre d’un arbre ou dans les transports. J’ai mis ma timidité de côté et n’ai jamais hésité à parler wolof. Enfin, parler c’est un grand mot ! Mais avec seulement quelques expressions, on ravie notre interlocuteur. « Nangadef ? (comment ça va?) Mangui fi (ça va bien), Dieureudieuf (merci), waaw (oui) dedeet (non) Tang na deh (qu’il fait chaud !) Noo tudd? (comment tu t’appelles ?) Mangi tudd Jérôme »
Une dernière chose qui m’a particulièrement marquée, c’est la politesse et le respect entre les personnes. Normal ? Oui tout à fait, mais la différence est quand même frappante avec mon quotidien. Je m’explique. Je monte dans un bus et salue le conducteur « Bonjour » et là, TOUTES les personnes présentent dans le bus répondent « Bonjour ». Déroutant quand on ne s’y attend pas ! Autre chose, si il y a une fête catholique, les catholiques offrent à manger à leurs voisins musulmans et vice-versa quand il y a une fête musulmane. Quel bel exemple de vivre-ensemble.
Des choses déroutantes ?!
Oui il y en a eu aussi ! L’amour qu’a le Sénégalais pour le piment ! Dans les plats, il y a toujours un beau piment rouge au centre, que chacun prend au gré de ses envies, puis écrase avec le dos de sa cuillère sur son riz… À NE JAMAIS REPRODUIRE ! Même si vous aimez les choses assaisonnées, dites-vous que ce piment est 1000 fois plus fort que tous ceux que vous avez pu goûter ! Je vous aurai prévenu !
La conduite est un concept et le klaxon un indispensable. Il sert à signaler un danger, mais il sert aussi à se signaler tout court ! On serait tenté de croire qu’il est directement relié à la pédale de frein et d’accélérateur !
Une dernière chose qui est quelque peu déstabilisante, ce sont les horaires. Une fois arrivé au Sénégal, c’est comme si il n’y en avait pas ! Pas d’application TCL pour regarder à quelle heure passe le bus, il n’y a pas d’horaire défini. Un rendez-vous prévu avec une personne ? On vous donnera juste un créneau, comme pour le passage EDF « Entre 9h et 17h » ! Lorsqu’une personne part, et vous dit « Legui legui », qui veut dire « à tout de suite », ne le prenez pas au pied de la lettre, le tout de suite se transforme généralement en « à dans 3 min / heures / jours » !
Gorée
En résidant à Dakar quelques jours, il était inconcevable que je ne passe pas une journée sur l’Ile de Gorée. 5 200 CFA (8€) c’est le prix pour relier en chaloupe Gorée depuis le continent et un quart d’heure la durée de la traversée.
Classée par l’UNESCO au Patrimoine Mondial de l’Humanité et tristement célèbre de par son histoire, l’Ile de Gorée a vu pendant trois siècles de nombreux africains réduits à l’esclavage puis embarqués, en direction du continent. Les 15 minutes de bateau m’ont permis de prendre la mesure du lieu que je m’apprêtais à visiter. On découvre au loin une île, majestueuse et très colorée, des bâtisses rouges, jaunes, blanches, marquant tour à tour la domination portugaise, hollandaise et française.
Babacar a un ami qui vit sur l’île, Faye, il nous attendait pour faire le tour de Gorée avec nous. 1 000 personnes vivent à l’année sur l’île et il y a beaucoup d’artistes peintres, sculpteurs, musiciens qui apprécient travailler là-bas : le calme, une ambiance particulière, pas de voiture… Un lieu hors du temps.
Nous avons commencé par la visite de la Maison des esclaves, un des musées les plus visités au Sénégal (500 CFA soit 0,80 €). J’ai découvert au rez-de-chaussée des cellules de la taille d’un placard à balais, où ils faisaient rentrer 15 à 20 personnes en fonction des critères indiqués sur la porte: hommes, femmes, enfants, jeunes filles, inaptes… Puis au détour d’un couloir, la fameuse porte… la porte du « voyage sans retour », là où les esclaves embarquaient pour une vie de souffrances dans le Nouveau Monde.
Après cette visite poignante, nous avons déambulé sur l’île, les rues sont étroites, les arbres fleuris, les couleurs sont chatoyantes. Une fois arrivés au point culminant de l’île, la vue est magnifique, on pourrait se croire en Provence.
Je recommande vivement à tout le monde de visiter Gorée, une journée c’est parfait. Mais si comme moi, vous tombez amoureux du lieu, offrez-vous une nuit dans un joli hôtel et vous verrez la magie opérer.
Demain, je pars pour Saint-Louis, c’est au nord, à la frontière de la Mauritanie. Une bonne journée de voyage m’attend… Je vous retrouve là-bas pour de nouvelles aventures !
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